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Léonice HUET

Pour ce troisième interview, je vous fais voyager de nouveau à travers les sports de raquette mais cette fois, nous allons découvrir le Badminton. C’est le sport de raquette le plus rapide du monde. En France les femmes représentent 36% du total des licenciés contre 64% pour les hommes en 2018/2019. La participation des femmes dans ce sport est sensiblement plus élevée que dans les autres sports de raquette. Le badminton a fait son entrée aux Jeux Olympiques d’été en 1992.

J’ai fait la connaissance d’une médaillée olympique qui se prénomme Léonice HUET.
Léonice HUET est née le 21 mai 2000 à Dieppe, c’est une joueuse française de badminton.
Elle est championne de France de badminton et médaillée d’argent par équipe aux Jeux olympiques de la jeunesse de Buenos Aires en 2018.

Léonice, parle-moi un peu de ton parcours, Pourquoi as-tu choisis le Badminton ?

J’ai fait 3 ans en pôle espoir, de la quatrième à la seconde en tant qu’interne à Bourges. Ensuite je suis partie à Talence au pôle France où j’y suis restée 1 an, j’étais en 1ère ES. Depuis septembre 2018 je suis pensionnaire au pôle France Badminton à l’INSEP (Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance) qui regroupe les meilleurs joueurs garçons et filles. J’ai obtenu mon bac ES.

Avant de tomber dans le badminton je faisais du volley. J’étais déjà très compétitrice. J’ai voulu arrêter car on perdait trop souvent nos matchs et le coté collectif ne me convenait plus.

Ensuite, j’ai fait un an d’équitation, grosse erreur car j’étais de plus en plus insupportable avec mes parents. Pour la simple et bonne raison que je ne me dépensais pas, j’avais toujours autant d’énergie. Tout ça pour dire que c’est une amie de l’époque qui m’avait proposé d’essayer le Badminton, parce qu’elle voyait bien que j’avais besoin d’un sport où je serai épuisée à la fin d’une séance. Finalement, elle a eu raison.

En tant que femme, que penses-tu pouvoir apporter au sport au badminton ?

Qu’on change d’avis sur le projet du simple dame en France. On est loin d’être une cause perdue je pense qu’il faut juste y croire. Qu’on est tout à fait capable de ramener nous aussi des médailles, il faut juste nous donner les bonnes clés pour qu’on s’exprime. Ce que je peux leur apporter (et j’espère y arriver) c’est d’avoir eu confiance en moi, en une femme.

Léonice, parle-moi un peu de ton quotidien de sportive professionnelle ?

Une journée classique ce serait deux entrainements par jour, avec musculation l’après midi. Sinon les autres jours on remplace la musculation par du footwork ou de la technique, tout dépend du planning de compétition.

Comment souhaiterai-tu que le sport féminin évolue ? Comment penses-tu que le sport féminin va évoluer ?

Qu’on soit dans l’égalité par rapport aux hommes, qu’on soit un peu plus reconnue par le travail que nous fournissons.
Je pense qu’on ne peut faire que progresser de toute manière, donc ce serait plus de notoriété. Que dans le badminton, le cliché du sport de plage s’en aille peu à peu, qu’on soit un peu plus médiatisé pour enlever cette image.

D’après toi, quelles sont les qualités nécessaires pour être une bonne sportive de haut niveau ?

Le mental en premier. Parce qu’il faut vraiment être plus fort que son corps pour y arriver et toujours avoir de la motivation pour ce qu’on fait car je pense que c’est le plus important. Après le reste suivra si on s’en donne les moyens. Se challenger, se donner des objectifs, être une morte de faim, en vouloir toujours plus. S’entourer des bonnes personnes, celles qui nous font avancer. L’environnement dans lequel on est n’est pas à négliger car c’est là où on s’entraîne, la où on vie en général.

Léonice, est-ce que tu arrives à vivre du Badminton ?

Dans mon entourage, je ne connais personne qui vie réellement du Badminton, c’est très dur d’y arriver. Il faut être dans les meilleurs mondiaux pour y parvenir et encore.

Quel message pourrai-tu adresser aux jeunes filles qui souhaiteraient s’orienter vers le badminton ?

Je leur dirai qu’il faut montrer de quoi les femmes sont capables. Je pense que cette phrase résume assez bien ce que je pense. Mais garder tout de même un pied sur terre au cas où ça ne se passerai pas comme prévu, a savoir les études. Sinon qui ne tente rien n’a rien.